La dynastie Ming a régné sur la Chine de 1368, date à laquelle elle remplace la dynastie Yuan, à 1644.
Fondée par la famille des Zhu, elle compte seize empereurs.
Au milieu du XIVe siècle, après plus d'un siècle de domination mongole, la population chinoise rejette le « règne
des étrangers ». Une suite de révoltes paysannes repousse les Yuan dans les steppes de Mongolie et établit la dynastie Ming. Elle s'ouvre par une renaissance culturelle : les arts,
particulièrement l'industrie de la porcelaine, se développent comme jamais auparavant. Il a été dit que la Chine du début de l'ère Ming était le pays le plus avancé de la Terre.
Étant donné que les envahisseurs mongols, même repoussés, restaient un danger très présent, maintenir une armée forte était
tout simplement indispensable tant qu’ils restaient une menace.
L'organisation de l'armée
Au recensement de
1393, les effectifs comprennent environ un million d’hommes.
Pour s'assurer un effectif stable des armées, l'empereur Hongwu décrète que la fonction de soldat serait héréditaire.
Chacun reçoit un lopin de terre pour subvenir à ses besoins, qu'il travaille pendant 70 % de son temps, le reste étant destiné à l'entraînement en garnison. Ce système permet de mettre en
culture des terres vierges, mais montre ses limites dès le XVe siècle ; les soldats vendent leurs champs, migrent, se livrent à des activités civiles. L'État doit vers 1450-1550 de plus
en plus faire appel à des miliciens, puis à des mercenaires. Le service dans la milice locale devient obligatoire à partir de 1494 au titre de la corvée. Mais les miliciens font rapidement
défaut, et le service est un peu partout remplacé par le paiement d'un impôt. Les mercenaires, mieux payés, constituent les troupes d'élite.
La menace mongole
Même après leur victoire sur les Genghiskhanides les empereurs Ming n'ont jamais cessé de prendre au sérieux la menace
mongole. Hong Wu après sa victoire sur les Yuan va continuer de les repousser au nord jusqu'à Karakorum. L’empereur a lancé plusieurs campagnes contre eux, et déplacé la capitale de Nankin à
Pékin en 1421 pour mieux les contenir. À la fin du XVe siècle, les Mongols lancent des raids annuels sur la frontière. Pékin est constamment menacée. Avec la réunification des Mongols
orientaux vers 1500, la menace se fait plus précise.
La cour des Ming est partagée entre deux stratégies : les partisans d'une politique offensive veulent organiser des
expéditions militaires ; d'autres souhaitent le renforcement de la Grande Muraille et le doublement du rempart. Les derniers préconisent également l'envoi d'ambassades et l'ouverture de marchés
frontaliers périodiques pour commercer avec les Mongols. Le débat reprend après la reprise des raids des Mongols orientaux. En 1550, ils pillent et incendient les faubourgs de Pékin. Les raids
durent jusqu'aux accords de paix et de commerce de 1570
Fin de la dynastie Ming
À compter du début du XVIIe siècle, les Ming doivent affronter la rébellion des Mandchous. Unis aux Mongols, les
Mandchous conquièrent lentement le pays, gagnant le ralliement d'une partie de l'administration Ming. L'Empire doit parallèlement combattre les armées de paysans révoltés,
En 1644, les troupes de Li Zicheng rentrent dans Pékin, tandis que l'Empereur Ming se suicide.
La combinaison de longues guerres avec les Mongols, des incursions japonaises en Corée, des provocations de leur flotte
sur les cités côtières durant le XVIIe siècle affaiblirent la dynastie, qui est renversée par la dynastie Qing.