Historique : La bataille d'Ypres (1915) - la guerre des gaz
Publié le 12 Novembre 2008
Au printemps 1915, les Allemands introduisirent les gaz sur le front Ouest dans
l'espoir de parvenir à la percée tant désirée par tous les belligérants.
En janvier de la même année, les gaz avaient déjà été utilisés sur le front
russe mais le froid en avait annulé la plupart des effets.
Si d'aventure le plan d'attaque réussissait, les Allemands s'estimaient capables de repousser l'ensemble des forces britanniques concentrées dans le saillant d'Ypres et de percer en direction des ports du nord de la France ou, peut être même, d'envelopper l'ensemble du flanc gauche allié. En revanche, tant que les Alliés conservaient ce saillant, ils gardaient une sérieuse possibilité de contre-offensive en direction de Bruxelles.
Dans le mois précédant l'attaque, nombre de prisonniers allemands avaient
cité l'existence de containers de gaz asphyxiants mais l'état-major allié ne s'en émeut guère.
La Convention de Genève interdisait le recours à ce type d'armes et, dans le pire des cas, il fut jugé qu'une attaque au gaz n'aurait que des effets mineurs et locaux.
La Convention de Genève interdisait le recours à ce type d'armes et, dans le pire des cas, il fut jugé qu'une attaque au gaz n'aurait que des effets mineurs et locaux.
Le 22 avril 1915, les Allemands déclenchèrent le bombardement du secteur
d'Ypres à l'aide des obus concernés. Les premières
troupes à être atteintes par les nuages de gaz chlorhydrique furent celles de la 45 ème division algérienne.
Un témoin rapporta :
" Les hommes s'avançaient, frappés de panique, les yeux exhorbités, étouffant en courant. Beaucoup tombaient, les membres convulsés et les traits déformés dans la mort..."
Ces gaz étaient mortels car brûlant le tissus pulmonaire. La guérison, pour peu qu'elle fut possible, exigeait énormément de temps.
Par ailleurs, les moyens de protection alliés s'avérèrent inefficaces.
Les premières méthodes de protection contre les gaz se limitèrent généralement à l'utilisation de mouchoirs mouillés, à la rigueur enduits de bicarbonate de soude. Les premiers masques à
gaz efficaces n'apparurent guère avant l'été 1916...
Les Allemands se lançèrent à la poursuite des troupes alliées en fuite mais
nombre d'assaillants tombèrent dans leurs propres nuages de gaz.
Le 24 avril, les Alliés engagèrent des renforts canadiens afin de renforcer leur position. Ceux-ci subirent d'énormes pertes du fait d'une seconde attaque au gaz mais, dans l'ensemble, l'assaut allemant fut contenu.
Le lendemain toutefois, les assaillants parvinrent à s'emparer de nombreuses
hauteurs dominant la cité d'Ypres.
Les Britanniques engagèrent un vaste mouvement de repli entre le 1er et le 3
mai 1915. Le 8 vit une nouvelle percée allemande à l'issue de combats meurtriers dans le secteur de la crête de Frezenberg mais le succès se paya d'un prix tel que l'avance fut vite
abandonnée.
Du 24 au 25 mai, l'armée allemande déclencha une nouvelle attaque au gaz sur
la crête de Bellewaarde mais l'avance qui en résulta resta limitée. Finalement, les adversaires vinrent chacun à manquer de munitions et la bataille s'éteignit d'elle-même.
La bataille d'Ypres constitua une première dans le sens où le matériel
fut opposé aux hommes. Cette bataille meurtrière
constitua, à coup sûr, le plus grand succès militaire allemand de l'année 1915 sur le front de l'Ouest. Rien que pour le mois de mai 1915, les Britanniques perdirent 60.000
hommes.
Sur l'ensemble du premier conflit mondial, 1.000.000 d'hommes furent victimes
des gaz et 90.000 en moururent. Toutefois, le taux de mortalité tomba de 40 %, en avril 1915, à 2,5 % en 1918.
Si les gaz ne furent à l'origine que de 1 % des décès entre 1914 et 1918, la plupart des "gazés" moururent précocement, devinrent aveugles ou restèrent gravement handicapés au niveau pulmonaire. C'est ce que rappelle le monument érigé àYpres :
"Depuis, il meurt encore chaque jour, dans la paix, des victimes de ces procédés abominables".
Si les gaz ne furent à l'origine que de 1 % des décès entre 1914 et 1918, la plupart des "gazés" moururent précocement, devinrent aveugles ou restèrent gravement handicapés au niveau pulmonaire. C'est ce que rappelle le monument érigé àYpres :
"Depuis, il meurt encore chaque jour, dans la paix, des victimes de ces procédés abominables".