Vaincu en Saxe, Napoléon retraita vers la France avec
70.000 soldats, laissant quelques troupes pour défendre les forteresses situées en Allemagne.
Franchissant la frontière française le 1er janvier
1814, les coalisés déployèrent des forces considérables :
- l'armée du Nord, dirigée
par Bernadotte, avec 150.000 hommes,
- l'armée de Silésie,
commandée par Blücher, forte de 80.000 combattants,
- l'armée de Bohême sous les
ordres de Schwarzenberg, déployant 185.000 soldats.
Face à ces forces totalisant près de 400.000 hommes, Napoléon ne put opposer que 100.000 combattants essentiellement composés
de jeunes conscrits inexpérimentés (les Marie-Louise – surnommés ainsi car c’est l’impératrice qui avait signé alors les décrêts).
La campagne
Au début de l'année 1814, Napoléon 1er livra certainement sa plus belle
campagne.Faisant preuve d'une rare habileté tactique, l'Empereur se porta, selon les nécessités, de la vallée de la Marne à celle de la
Seine.
Il écrasa premièrement Blücher à Saint-Dizier (27
janvier 1814) et à Brienne-le-Château (29 janvier), avec un effectif réduit à 16.000 combattants et au prix de 4.000 pertes.
Alignant 10.000 soldats contre 30.000, les Français
furent vaincus au village de La Rothière, le 1er février, et contraints de reculer vers Troyes.
En fin stratège, Napoléon prépara sa riposte.
Dès que Blücher et Schwarzenberg se séparèrent, l'Empereur contre-attaqua.
Blücher avança le long de la vallée de la Marne avec
4 corps dispersés entre Château-Thierry et La Ferté-sous-Jouarre.
Concentré autour de Nogent-sur-Seine, Napoléon
attaqua les Prussiens et coupa leur armée en deux, écrasant le corps d'Olsouffiew à Champaubert, le 10 février. Le lendemain, il lamina les forces de Sacken à Montmirail et, le 12, il
vainquit Yorck à Château-Thierry.
Le 14 février, il remporta un nouveau succès contre
Blücher, accouru au secours de ses subordonnés, à Vauchamps.
L'armée prussienne s'en trouva totalement
désorganisée.
Dans le même temps, l'armée de Schwarzenberg,
repoussant les maréchaux Oudinot et Victor (qui ne disposaient pas d'effectifs suffisants pour combattre), avança le long de la vallée de la Seine, prit Fontainebleau.
Surgissant par Meaux, Napoléon remporta la bataille
de Montereau mais ne put empêcher la retraite de l'adversaire
Débarrassé des Autrichiens, l'Empereur se rabattit
sur Blücher en pleine retraite. A Soissons, de justesse, les Prussiens échappèrent à la tentative d'encerclement de l’Empereur.
L'apparition sur le théâtre d'opérations de l'armée
du Nord marqua la tournant de la campagne. Celle-ci s’empara de Soissons et contraignit Napoléon, submergé par le nombre, à lâcher prise.
Tentant de retarder une défaite certaine, l'Empereur
vainquit Blücher à Craonne, le 7 mars, mais fut défait devant la ville de Laon, les 9 et 10 mars, par 100.000 Prussiens et Russes.
Parvenant à repousser les Russes à Saint-Priest, non
loin de Reims, Napoléon fut dès lors confronté à 3 armées avançant sur une ligne continue de la Seine à l'Oise.
Ne disposant plus de marge de manoeuvre, il livra
bataille à Arcis-sur-Aube, le 20 mars, et songea à soulever la population française contre l'ennemi en vue d'une grande guerilla.
Mais le peuple ne croyait plus en son Empereur ni en
son invincibilité. La bourgeoisie, qui avait salué la
dictature de Bonaparte, la critiqua. Les libéraux, jusque-là muselés par la police, firent connaître leur opposition. Le Corps législatif, à qui Napoléon demanda un appui énergique,
répondit en critiquant le despotisme et la guerre.
Au quartier général des coalisés, des émissaires de
Talleyrand négocièrent le retour des Bourbons. En Italie, Eugène fut vaincu; Murat, voulant sauver sa couronne de roi de Naples, fit défection et livra l'Italie aux
Autrichiens.
A Lyon, deuxième ville de France, Augereau, après un
simulacre de résistance, livra la place à l'adversaire.
Le général Maison évacua la Belgique tandis que les
Britanniques de Wellington, venus d'Espagne, déferlèrent vers Bordeaux où Louis XVIII fut proclamé roi le 12 mars 1814.
A Paris, Joseph Bonaparte cria à tout un chacun que
tout était perdu. Marie-Louise fut évacuée vers Blois.
Mêlés aux élèves des écoles militaires, les derniers
vétérans résistèrent avec acharnement mais furent inexorablement repoussés.
Le 31 mars, les maréchaux Marmont et Mortier
signèrent leur capitulation et évacuèrent Paris où les coalisés firent leur entrée le jour même.
Le 3 avril, le Sénat vota la déchéance de Napoléon, qui se
résigna à l'abdication trois jours plus tard.
Le 10 avril, livrant la dernière bataille de la
campagne, Soult fut vaincu, par les Britanniques à Toulouse.
Le 11 avril, Napoléon accepta de s'exiler à l'île
d'Elbe.
Le
30 mai, la France signa le traité de Paris qui la ramena à ses frontières de 1792