Historique : La Guerre Civile Américaine

Publié le 19 Septembre 2007

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Amorcée en 1861 au lendemain de l’élection d’Abraham Lincoln, la guerre de Sécession a ravagé le Sud des Etats-Unis durant quatre ans. Elle oppose les États du Sud, confédérés, et ceux du Nord, formant l’Union, au sujet de l’esclavage. Ainsi, durant des années de combats sanglants se joue le sort des esclaves noirs du Sud. 
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Les dissensions entre le Nord et le Sud

  Dès le début du XIXe siècle, les États du Nord et du Sud s’opposent déjà sur plusieurs aspects culturels, politiques et économiques. Au cœur de tensions diverses, le principal point de discorde entre les deux régions reste l’esclavage. L’économie du Sud repose essentiellement sur la culture du coton, laquelle nécessite une main d’œuvre constituée d’esclaves noirs. Le Nord, en revanche, s’est considérablement industrialisé et a formellement proscrit l’esclavage.
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Lorsque le candidat du Parti républicain Abraham Lincoln est élu à la présidence des Etats-Unis en 1860, la réaction du Sud est immédiate. Lincoln lutte ardemment depuis des années contre l’esclavage. Aussitôt, donc, la Caroline du sud fait sécession, bientôt rejointe par la Géorgie, l’Alabama, la Floride, le Mississipi, la Louisiane et le Texas. Ensembles, ils fondent les Etats Confédérés d’Amérique, à la tête desquels est placé un président pour s’opposer à Lincoln : Jefferson Davis. 


L’éclatement du conflit armé

Le président Abraham Lincoln compte bien conserver l’union américaine telle qu’elle a été créée et refuse d’accorder l’indépendance aux États confédérés. Pour cette raison, il refuse de rappeler les garnisons nordistes installées au Sud. Le fort Sumter fait partie des forteresses ainsi occupées. Lorsque les sudistes ouvrent le feu, la guerre est déclarée.

Supérieur en nombre – 22 millions au Nord pour 9 millions au Sud – l’armée de l’Union pense mettre rapidement un terme au conflit, mais c’est sans compter sur les talents militaires des généraux et soldats sudistes. Ainsi, la première bataille rangée, à Bull Run, se conclut par une défaite cuisante des forces du Nord. Le conflit s’avère plus difficile que prévu. 



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Victoires et défaites sudistes

Fort de sa première victoire à Bull Run, l’armée sudiste est déterminée à lutter coûte que coûte
Toutefois, les troupes qui s’affrontent perdent toutes deux un nombre considérable d’hommes et la situation ne progresse pas. Il faut attendre la bataille de Gettysburg pour voir une nette évolution du conflit. L’armée de Lee, qui avait alors lancé l’offensive, est contrainte de se replier en Virginie.

Dès lors, le Nord ne cesse de prendre de l’avance. Tandis que le général Grant cherche à contrôler la vallée du Mississipi et l’Ouest. Le general Sherman quant à lui, marche sur le Sud-ouest, s’empare d’Atlanta, traverse la Géorgie jusqu’à la mer et remonte ensuite vers le Nord. Les troupes sudistes, déjà divisées par les progressions ennemies, sont ainsi prises à revers et n’ont plus d’échappatoire possible. Le général Lee est contraint de capituler à Appomattox, en avril 1865 



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L’esclavage, aboli au lendemain de la guerre

Au cours du conflit, Abraham Lincoln était déjà intervenu sur la question des esclaves du Sud. En 1862, il avait en effet proclamé l’émancipation des esclaves noirs des régions confédérés. Il espérait ainsi affaiblir économiquement les États du Sud, tout en observant une grande modération vis-à-vis des États esclavagistes qui avaient choisi de s’allier au Nord. Assassiné par J.W. Booth, avant la capitulation des derniers États sudistes, Lincoln n’assistera pas à l’adoption officielle de l’abolition de l’esclavage, le 6 décembre 1865.


Un avant-goût du XXe siècle

A bien des égards, cette guerre donne un avant-goût des conflits du XXe siècle.
L'apparition de la photographie (M. B. Brady) et du journalisme de reportage rapprochent le front de chaque citoyen.

Les progrès dans l'artillerie, la qualité des armes individuelles, et l'automatisation du tir consacrent le déclin de la cavalerie. La construction des premiers navires cuirassés et la mise en oeuvre de sous-marins d'assaut impressionnent aussi les contemporains. Les chemins de fer sont pour la première fois mis à contribution pour le déplacement des troupes et des armes.

Les services de renseignements empruntent des outils modernes (télégraphe,...) de sorte que les officiers d'état-majors n'ont plus besoin de s'exposer sur le champ de bataille comme au temps des guerres napoléoniennes.

La conscription généralisée et obligatoire procure des fantassins en nombre quasi-illimité de sorte que les états-major peuvent lancer des offensives sans trop se préoccuper des pertes humaines. Le blocus économique, la propagande, les exécutions de prisonniers, les exactions à l'encontre de la population civile deviennent monnaie courante dans les deux camps. Ils traduisent l'évolution vers une guerre totale.
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Un bilan très lourd

Le bilan de la guerre de Sécession s'avère très lourd. Les combats ont au total mobilisé quatre millions de combattants. Ils ont fait 360.000 morts chez les vainqueurs nordistes et 260.000 «seulement» chez les Sudistes.

Les généraux nordistes, forts d'une écrasante supériorité numérique, n'ont pas eu de grand scrupules à lancer de sanglantes offensives (comme, plus tard, les généraux de la Première Guerre mondiale). À l'opposé, le commandement sudiste, excellemment formé et conscient de son infériorité numérique, a davantage ménagé le sang de ses hommes.

Aux pertes militaires s'ajoutent quelques centaines de milliers de victimes civiles. Ainsi, la guerre la plus dure qu'aient jamais livrée les États-Unis aura été une guerre civile. Elle aura fait plus que de victimes américaines que toutes les guerres du XXe siècle, y compris les deux guerres mondiales.

Rédigé par thierry

Publié dans #Historique

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